Décès du pape François : la fin d’une ère pour l’Église catholique
Vatican, 21 avril 2025 – Le monde catholique est en deuil. Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint à l’âge de 88 ans, au terme d’un pontificat marquant de plus de douze années. Le Vatican a confirmé la nouvelle lundi matin, provoquant une onde de choc à travers le globe.
Un pape hors norme
Premier pape latino-américain, premier jésuite à accéder au trône de Saint-Pierre, François restera dans l’Histoire comme l’un des pontifes les plus engagés socialement et les plus humbles de l’époque contemporaine. Élu le 13 mars 2013, à la suite de la démission de Benoît XVI, il avait su s’imposer rapidement par sa proximité avec les plus pauvres, son franc-parler et sa volonté de réformer en profondeur une Église minée par les scandales.
Issu d’une famille modeste d’immigrants italiens à Buenos Aires, François a longtemps été considéré comme un homme du peuple. Technicien en chimie de formation, il découvre sa vocation religieuse à 17 ans, après une confession marquante. Ordonné prêtre en 1969, puis archevêque de Buenos Aires en 1998, il s’est forgé une réputation d’homme de prière, mais aussi d’activiste social.
Un pontificat sous le signe de la réforme
Dès le début de son pontificat, François a affiché sa volonté de changement. Il choisit le nom de « François » en référence à saint François d’Assise, symbole de pauvreté et de paix. Ce choix fut en lui-même un programme. Il renonce à de nombreux privilèges papaux, vit dans une résidence modeste au Vatican, et adopte un style simple, loin de la pompe traditionnelle.
Sur le fond, son action fut marquée par des prises de position progressistes sur de nombreux sujets : écologie, immigration, économie, et même certaines questions de société. Son encyclique Laudato si’ (2015) sur la protection de la planète a eu un écho mondial. Il a aussi ouvert la porte à plus de tolérance envers les personnes LGBTQ+, tout en conservant une position conservatrice sur le mariage et l’avortement, fidèle à la doctrine catholique.
Les défis de son pontificat
Malgré ces efforts, son pontificat n’a pas été exempt de critiques ni de difficultés. Il a dû faire face à de graves scandales d’abus sexuels au sein de l’Église, qu’il a tenté d’affronter avec plus de transparence que ses prédécesseurs, sans toujours convaincre ses détracteurs. Il a également été critiqué, y compris au sein même de la Curie romaine, pour sa gouvernance jugée parfois autoritaire ou trop novatrice.
La question des finances du Vatican, longtemps source d’opacité, a également été un chantier qu’il a entrepris de réformer, non sans résistance.
Une santé fragile
Depuis quelques années, la santé du pape préoccupait régulièrement les fidèles. Opéré du côlon en 2021, puis du genou en 2023, il apparaissait souvent affaibli lors de ses apparitions publiques. Toutefois, il avait toujours refusé l’idée d’une démission, contrairement à son prédécesseur. En 2019, il déclarait même : « Je serai pape, en exercice ou émérite, mais je mourrai à Rome. »
C’est effectivement à Rome qu’il est décédé, entouré de ses proches collaborateurs, selon le Vatican.
Une émotion mondiale
Dès l’annonce de sa mort, des milliers de personnes se sont rassemblées spontanément sur la place Saint-Pierre. Les cloches ont sonné, des veillées ont été organisées, et des messages de condoléances ont afflué du monde entier. Le président français Emmanuel Macron, le président américain Joe Biden, et de nombreux dirigeants spirituels et politiques ont salué la mémoire d’un homme de paix, d’écoute et d’engagement.
L’Italie a décrété cinq jours de deuil national. À travers les réseaux sociaux, de nombreux fidèles ont partagé leurs prières et souvenirs.
Des funérailles historiques
Les funérailles du pape François sont prévues pour le samedi 26 avril 2025 à 10h en la basilique Saint-Pierre. La cérémonie, d’une ampleur comparable à celle de Jean-Paul II, rassemblera des chefs d’État, des dignitaires religieux et des millions de fidèles, sur place ou à travers les retransmissions mondiales.
Selon ses souhaits, François sera inhumé dans une tombe sobre, à la basilique Sainte-Marie-Majeure, un lieu auquel il était profondément attaché.
Le conclave à venir
Avec la mort de François, le Siège apostolique devient vacant. Un conclave sera convoqué dans les prochaines semaines pour élire son successeur. En attendant, le cardinal camerlingue assurera les affaires courantes du Vatican.
Plusieurs noms circulent déjà parmi les potentiels papabili : le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne, ou encore le cardinal Peter Turkson du Ghana, entre autres. Le choix du nouveau pape devra à la fois préserver l’héritage de François et répondre aux nouveaux défis du XXIe siècle.
Un héritage vivant
Le pape François laisse derrière lui un héritage spirituel profond et durable. Il a tenté de rapprocher l’Église du peuple, de la rendre plus accessible, moins dogmatique. S’il n’a pas tout accompli, il a ouvert des chemins. Son message de compassion, d’attention aux périphéries humaines et de respect de la création restera une boussole pour les croyants et les non-croyants.