Mark Carney dévoile son premier cabinet : un gouvernement axé sur l’économie, la parité et la fermeté face aux États-Unis
Ottawa, 13 mai 2025 — Moins de deux semaines après avoir prêté serment comme premier ministre du Canada, Mark Carney a dévoilé la composition de son tout premier cabinet. Un conseil des ministres marqué par un subtil équilibre entre continuité et renouveau, orienté vers la stabilité économique, l’équité sociale et une réponse ferme aux défis géopolitiques.
Une équipe diversifiée et expérimentée
Composé de 28 ministres, le cabinet Carney respecte la parité hommes-femmes et reflète la diversité du pays. Plusieurs vétérans politiques conservent des portefeuilles clés, tandis que de nouveaux visages font leur entrée avec des responsabilités stratégiques.
Parmi les nominations phares :
François-Philippe Champagne reste ministre des Finances, garantissant la continuité dans un contexte économique tendu.
Anita Anand devient ministre des Affaires étrangères, succédant à Mélanie Joly, nommée à l’Industrie.
Dominic LeBlanc, désormais ministre du Commerce Canada–États-Unis, jouera un rôle central dans la gestion des tensions commerciales croissantes avec l’administration Trump.
Chrystia Freeland, ancienne vice-première ministre, est nommée ministre des Transports.
Gregor Robertson, ancien maire de Vancouver, prend en charge le Logement, un enjeu national pressant.
L’économie au cœur des priorités
Dès son arrivée au pouvoir, Carney a signé un décret lançant une importante réforme fiscale. Sa promesse d’une réduction d’impôt pour la classe moyenne, allant jusqu’à 800 $ par ménage à double revenu, se concrétise. Cette mesure, chiffrée à 22 milliards de dollars sur quatre ans, vise à soutenir le pouvoir d’achat et stimuler la croissance.
Une mise à jour économique est attendue à l’automne, mais les grandes orientations seront déjà esquissées lors du discours du Trône prévu le 26 mai. Ce discours historique sera lu par le roi Charles III, une première en près de 50 ans.
Une posture ferme face à Washington
L’une des priorités immédiates du nouveau cabinet sera de gérer la relation bilatérale avec les États-Unis, devenue plus tendue depuis le retour de Donald Trump à la présidence. LeBlanc, considéré comme un “Trump whisperer”, est un choix stratégique pour apaiser et défendre les intérêts canadiens face à la pression protectionniste américaine.
Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Canada, a insisté sur une approche ferme mais constructive : « Le Canada dialoguera avec fermeté, sans compromis sur ses valeurs ni sa souveraineté économique. »
Inclusion, innovation et transition verte
La diversité du cabinet, avec notamment plusieurs ministres issus des communautés sud-asiatiques, reflète l’engagement de Carney envers une gouvernance inclusive. Le premier ministre a également confirmé que la transition énergétique et les investissements dans l’innovation verte seraient des piliers de son programme.
Ce premier cabinet place donc la barre haute. Mark Carney joue la carte de l’expertise, de l’équilibre régional et d’une vision économique ambitieuse pour rétablir la confiance au sein d’un électorat divisé mais mobilisé par l’idée de renouveau.
À surveiller :
26 mai : discours du Trône lu par le roi Charles III
Automne 2025 : mise à jour économique majeure
Négociations commerciales à venir avec les États-Unis
Article rédigé à partir d’informations de The Guardian, The Wall Street Journal, El País, et le site officiel du gouvernement canadien.